Derrière celui de Nina Simone, David Lescot dessine un autre portrait, celui de Ludmilla Dabo. Fin questionneur, Lescot s’adresse tantôt à la chanteuse, tantôt à la comédienne, tenant un fil qu’il ne lâche jamais et laissant transparaître, derrière la figure de la chanteuse et militante iconique, celle de la jeune comédienne.
Musique
La dernière création de Samuel Achache associe des chants anglais du XVIIe siècle, superbement interprétés par l’Ensemble Correspondances, à la dérive d’une cérémonie de mariage. Cette évanescence de l’instant théâtral s’appuie sur une qualité musicale absolue, assurée par la direction de Sébastien Daucé, avec l’Ensemble Correspondances, qui sortent de l’oubli ce répertoire méconnu et font sensiblement résonner les instruments anciens (théorbe, luth, violes, virginal).
André Dussollier ne se contente pas d’une lecture. Avec Pierre-François Limbosch, il crée un spectacle qui tient du livre d’images déroulé sur fond de toiles peintes. Présent sur la scène, un quatuor d’interprètes illustre l’arrière-fond musical du texte
On est en 1948. Pour son ouverture, le Théâtre de la Huchette affiche une comédie musicale, Au diable vauvert. Les répétitions vont commencer. Pierre, metteur en scène, et sa femme Colette essayent de faire entrer le décor sur la scène.
La rengaine a été immortalisée par Arletty. Mais derrière la chanson, il y a une comédie musicale créée en 1932 aux Bouffes Parisiens, signée Gaston Gabaroche, avec Pierre Chagnon et Fred Pearly pour les paroles et la musique. Stephan Druet (metteur en scène de L’Histoire du soldat) tourne délibérément le dos à ces années-là et déplace la situation dans l’ambiance post 68 avec, à la direction musicale, Emmanuel Bex dont les arrangements accommodent la partition aux rythmes des années 70.
Le quatuor marie l’humour, le charme, la poésie et l’émotion et excelle dans les jeux de diction comme dans les bruitages et onomatopées, joue autant de saynètes drolatiques ou poétiques qu’il interprète de morceaux, la diversité des caractères composant un bouquet chantant
C’est allongé sur le sol que l’on découvre le spectacle mis en espace par Roland…
Dans le rôle d’Orphée, fine silhouette androgyne, la sensibilité et la profondeur de voix de Marianne Crebassa bouleversent. L’interprétation d’Hélène Guilmette, sensible Eurydice, de Lea Desandre, Amour engagée, reconvertie avec succès aux arts du cirque, ainsi que la direction musicale de Raphaël Pichon, les chœurs de l’Ensemble Pygmalion auxquels viennent s’ajouter des danseurs et des circassiens, tout est parfaitement réuni pour faire de cette nouvelle production de l’Opéra Comique (associé à d’autres maisons d’opéra), une incontestable et superbe réussite.
Depuis son Molière de la Révélation en 1993 pour Les enfants du silence, la comédienne a mûri, gagné en assurance, elle ose l’impertinence, elle peut tout. Même danser et chanter, en rythme avec la musique, alors qu’elle n’entend rien, et ne parle pas davantage.
Le circassien Yoann Bourgeois a ouvert la programmation avec un spectacle spécialement conçu pour l’occasion et intitulé Scala, qui joue avec la mécanique des objets, « une pièce fragile courant à toute allure le long d’un fil continu ».