Proposé par la Plateforme 2 Pôles Cirque en Normandie, la Brèche à Cherbourg et le Cirque-Théâtre d’Elbeuf, le festival Spring débutera le 1er mars. Quatorze créations sont à l’affiche de cette nouvelle édition qui marque les dix ans de la manifestation. Les femmes y sont à l’honneur, avec deux portraits d’artistes consacrés à Raphaëlle Boitel de la compagnie L’Oublié(e) et à Fanny Soriano, compagnie Libertivore,
Mois : février 2019
Comme celui de l’Enéide, le personnage de Melquiot s’appelle Enée et entame un périple avec son père, Roch, atteint d’un cancer. Enée décide de l’emmener loin de la cité, dans un far-west accessible : le Portugal. Pour cela, il a réuni auprès de leurs amis l’argent nécessaire au voyage. Celui-ci ne se déroulera pas comme attendu. Pour Enée, il sera de l’ordre initiatique.
Le livre de Sorj Chalandon (prix Goncourt des lycéens 2013) inspire de nombreux metteurs en scène, désireux de faire vivre ce quatrième mur du théâtre, celui, imaginaire, formé par le public. La fiction du roman s’inscrit dans une réalité du terrain à laquelle l’écrivain a été confronté quand il était journaliste, envoyé spécial pendant la guerre au Liban. Son écriture est claire, simple et précise,
Devant un mur de papier vibrant au son de percussions, la danseuse déploie sa maitrise parfaite de l’art ancestral du kuchipudi, danse traditionnelle indienne. Sa silhouette s’inscrit dans l’espace, les bras dessinent des arabesques,
La réunion a lieu à Maurice, c’est le dernier round des négociations, l’atmosphère est tendue (« Il n’y a pas de plan B car il n’y a pas de planète B »), des accords doivent être trouvés pour établir un protocole. Les huit experts en présence pèsent chaque mot, chaque virgule.
La langue de Kelly est vivante, percutante, elle dit clairement les choses, sans détour, franchement, crûment, et la construction du récit est très habile. Constance Dollé en assume et négocie brillamment les ruptures de style. Peu à peu, insidieusement, on sent planer l’ombre d’un cauchemar, la probabilité d’une horreur. Et elle arrive.
L’adaptation par Nicolas Briançon de la version scénique du roman réalisée par Giles Havergal est une réussite absolue. Il lui suffit de représenter le flanc d’un compartiment de train en carton-pâte, sur les fenêtres duquel s’afficheront, au fil des déplacements, des photos de paysages, de villes… Et le voyage peut commencer, sous la houlette de quatre fringants acteurs,
Benjamin Lazar s’empare de ces Récits de la chambre obscure, ainsi qu’il les nomme, et tisse sur cette belle matière un spectacle baroque à sa manière qui redonne tout son éclat à l’écriture de Marguerite de Navarre, éclatante de rigueur, de classicisme et de poésie.
Sami Frey fait délice de toutes les malices du texte, ciselant délicatement le style précis, ses pleins et déliés. Il interprète véritablement le récit et donne une existence à cette écriture claire.
Ecrite en 1613, la pièce est aussi célèbre en Espagne que Les Femmes savantes (écrite plus tard) en France. Ecrivain prolifique du Siècle d’or espagnol, Lope de Vega y fait preuve de modernité en questionnant la place de la femme et en proposant une réflexion sur la définition de l’intelligence.