A l’Atelier, la dernière pièce de Dennis Kelly, mise en scène par Mélanie Leray, déçoit
Que signifie « être ensemble »… quand on est un couple au bord de l’implosion ? Elle et Lui, les deux personnages de Together, ne supportent plus la vie en commun et ne se privent pas de l’exprimer. Las, nous sommes en 2020 et, en cette période de pandémie, le Covid-19 impose sa loi. Confinement oblige, le couple va devoir cohabiter, avec pour seul lien leur fils, Alfred, que l’on ne verra pas mais dont la présence rode en arrière-plan. Dernier texte de Dennis Kelly, auteur de textes forts comme Orphelins, Occupe-toi du bébé, Girls and boys, entre autres réussites, la pièce ne percute pas, non plus que ses personnages, réduits à des stéréotypes. La déception est d’autant plus grande que l’attente était grande.
Une victime à retardement du Covid
On ne retrouve pas ici la plume acérée, le style à vif de l’auteur anglais. Et le parti pris d’adresse au public ne parvient pas à atteindre son but, les comédiens s’y trouvant pris comme dans un piège. Sans aucune épaisseur, cet « ensemble » que nous montre Dennis Kelly dans la mise en scène de Mélanie Leray se révèle toc, et ennuyeux, et il n’y a pas grand-chose à sauver, ni le texte (traduit par Philippe Lemoine), ni la mise en scène, ni l’interprétation. En face de Thomas Blanchard, la fine Emmanuelle Bercot fait parfois mouche mais trop rarement et l’entreprise s’avère être une victime à retardement de la pandémie.
Together
Théâtre de l’Atelier, place Charles-Dullin, Paris 18e. Tél. 01 46 06 49 24. www.theatre-atelier.com
(photo Simon Gosselin)