Ouverture du MAM à Lyon

A Lyon, le Musée des Arts de la marionnette prend un nouvel essor

C’est la ville qui a vu naître, vers 1808, le personnage de Guignol : Lyon, où a été créé, en1950, le Musée des marionnettes du monde. Il laisse aujourd’hui la place au MAM, Musée des arts de la marionnette. Unique musée de France avec une collection internationale, il a été totalement repensé en direction d’un public familial, des établissements scolaires, des amateurs de spectacle vivant et des touristes. Il rassemble plus de 300 marionnettes, décors, affiches et répertoires provenant de sa collection mais aussi des pièces empruntées à d’autres musées ou des compagnies contemporaines. Construit autour de trois grandes questions -D’où vient la marionnette ? A quoi sert-elle ? Comment se joue-t-elle ?-, le nouveau musée propose un parcours permanent qui raconte les origines de cet art vivant et en dévoile les coulisses.

La diversité des techniques

Cette invitation à un voyage au pays des marionnettes, à la découverte de leur rôle culturel et social se déroule en plusieurs temps, à travers une dizaine de salles : L’attente, Le réveil, lorsque l’objet prend vie, La rencontre ou le regard du spectateur, Les origines et les débuts, ses fonctions, et enfin la fabrication et la manipulation. Dès la première salle, les marionnettes attendent leur public. Suspendues dans une vitrine, elles ne demandent qu’à être sollicitées pour décliner leur identité par une simple pression digitale. Marionnette portée comme celle prêtée par Plexus solaire, éphémère (Kraff, du Théâtre de Romette), à tringle, à fils, habitée (Compagnie Les Anges au plafond), à gaine, à tige (de Bamako, pour les fêtes), ou encore électronique (Zaven Pacé pour La Scène, de Valère Novarina), objets de Turak Théâtre, théâtre d’ombres ou même effigie de Paul Bocuse, elles déclinent leur diversité de technique, de formes, de matériaux, d’inspiration. De là à expérimenter la mise en mouvement, cela se passe dans la salle suivante.

Les grandes traditions

Difficile de remonter à l’origine de l’objet marionnette. La plus ancienne figure articulée jamais découverte (à Brno) date de – 25 000 avant J.C. Sa reproduction photographique côtoie une figurine inuit de 1930, un Pulcinella du 18ème siècle (Venise), et d’autres personnages. Dans une salle voisine, une vitrine remonte aux origines des grandes traditions comme le Râmayana, épopée de la mythologie hindoue, avec ses marionnettes d’ombre de 1,5 à 2 mètres de haut, le théâtre de marionnettes birman, le Sogo Bo du Mali… «Ce n’est pas moi qui parle, c’est la marionnette. » La marionnette peut faire rire (Les Guignols de l’info), rêver ou pleurer. Elle peut aussi être un instrument de résistance aux pouvoirs en place. Ainsi la compagnie Top Goon sillonne les routes de Syrie avec un spectacle itinérant contre Bachar el Assad. Riche en enseignements, le parcours est aussi ludique grâce à des bornes tactiles et invite à participer. En fin de parcours, un atelier de fabrication avec un établi et un castelet, attend ceux qui désirent s’initier à la manipulation…

. Musée des arts de la marionnette, Hôtel de Gadagne, 1 place du petit collège, 69 005 Lyon. Tél. 04 78 42 03 61. www.gadagne.musees.lyon.fr