Au Lucernaire, un quatuor féminin donne un coup de peps au grand Jean-Sébastien Bach
On avait découvert ce quatuor féminin dans ABC D’airs, en 2018, dans un récital éclectique en compagnie de musiciens de différentes époques, on les retrouve ici autour de l’unique Jean-Sébastien Bach, qui a inspiré et n’en finit pas d’inspirer de nombreux auteurs contemporains. Ce qui se révèle aussitôt, et qui n’a pas bougé, c’est la belle complicité des quatre artistes musiciennes : Anne Baquet, à la claire voix de soprano, Claude Collet, virtuose du piano, Amandine Dehant, agile à la contrebasse, Anne Régnier, qui passe du hautbois au cor anglais (en alternance avec Ariane Bacquet). Jamais statiques, toujours en mouvement (même le piano est mobile), mêlant l’humour et le charme, elles vivent et animent chaque instant musical, donnent une couleur à chaque saynète.
Des arrangements iconoclastes
Le programme est riche et néanmoins léger, les artistes alternant les morceaux classiques et les arrangements audacieux, toujours avec la note de malice qui est leur marque. Comme pour une balade récréative et espiègle dans l’imposant répertoire du compositeur, elles passent de moments mélancoliques à d’autres imprégnés d’humour. Que d’invention et de drôlerie, par exemple, dans l’arrangement de Si j’avais un marteau, irrésistible, ou D’abord ton Bach (Bernard Joyet) ! On reconnaît les airs les plus connus, on en découvre d’autres, cachés, réécrits ou revisités par de nouveaux musiciens ou arrangeurs. La petite fugue de Maxime Leforestier précède le Menuet 1 de la 3ème suite pour violoncelle, Ma plus courte chanson, de François Morel, n’en finit pas de réjouir. Dans la mise en scène allègre de Gérard Rauber, c’est un festival Bach intime et réjouissant.
Come Bach * *
Le Lucernaire, 53 rue Notre-Dame-des-Champs, Paris 6e. Tél. 01 45 44 57 34. www.lucernaire.fr Jusqu’au 26 mai.
(photo Alexis Robert)