Denis Lavant joue un texte de Henry Miller, l’histoire d’un clown à la recherche de lui-même. Reprise au Cirque électrique.
C’est un texte de Henry Miller que l’on n’attendait pas, adapté pour la première fois au théâtre. Pour l’écrivain américain, c’est « sans conteste l’histoire la plus étrange que j’aie écrite à ce jour ». Loin de ses écrits les plus connus comme Tropique du Cancer ou sa trilogie La Crucifixion en rose. A l’origine, il s’agit d’une commande de Fernand Léger pour illustrer ses peintures sur le clown. A la suite d’un différend, Miller fait publier son texte en 1948 avec des illustrations de Rouault, Picasso, Chagall et Klee. Une nouvelle édition paraitra en 1958 avec les œuvres picturales de Miller. Le clown est un personnage cher à l’écrivain américain qui voit en lui « un poète en action ». Celui dont il raconte l’histoire est le célèbre Auguste qui chaque soir, après la représentation, rêve à la lune au pied d’une échelle. Est-il mieux de grimper ou de rester en bas ?
Une philosophie de vie
Las d’être prisonnier de son personnage, Auguste renonce à son numéro, quitte le cirque et entame une errance solitaire. Mais son histoire avec la scène n’est pas finie… Lèvres rouges cernées de blanc, Denis Lavant affiche la grimace du clown, mais derrière le personnage, c’est à une réflexion sur la vie que nous invite le texte de Miller, adapté par Ivan Morane. Denis Lavant, sous la défroque du clown, la reprend, tout entier livré à son personnage. Valise à la main, il est le saltimbanque qui se suffit d’une malle à accessoires, de quelques instruments de musique, pour inventer un monde, rêver la vie. Mis en scène par Bénédicte Nécaille, le comédien aborde le texte en poète, dit autant qu’il suggère, les inflexions de sa voix entraînant dans un voyage intérieur. En bas de l’échelle, pour être plus près du ciel.
Le sourire au pied de l’échelle * *
Cirque électrique, Place du Maquis du Vercors, Paris 20e. Tél. 09 54 54 47 24. www.cirque-electrique.com Jusqu’au 17 avril.