Au domaine de Chaumont-sur-Loire, des installations florales métamorphosent les salles du château
A Chaumont-sur-Loire, un événement chasse l’autre. Alors que l’on peut encore visiter le Festival international des jardins (Biomimétisme au jardin, jusqu’au 7 novembre), et avant L’art de recevoir au temps des Broglie (16 octobre) et Chaumont-photo-sur-Loire (20 novembre), le domaine propose un événement consacré à l’art floral, magnifique autant qu’éphémère. Pour cette troisième édition de la manifestation, de grands artistes décorateurs du végétal français et étrangers ont investi les pièces du château qui leur ont été attribuées. Parmi eux, plusieurs Meilleurs ouvriers de France, dont Charline Pritscaloff, seule femme de l’édition. La fleuriste orléanaise a imaginé un poulpe fait de branches d’orchidée, de clématis et asparagus teinté,… descendant par la cheminée de la chambre dite de Ruggieri, une vision onirique rehaussant la couleur de la cheminée.
De véritables mises en scène
Frédéric Dupré, lui, a investi le billard dans la Salle du même nom et échafaudé une nature morte à partir de végétaux issus de son jardin personnel. Dans la Salle du Conseil ornée des huit tapisseries de la Tenture des Planètes et des Jours, Gilles Pothier a installé sur la table centrale une balance végétale encadrée par deux rois-fleurs au torse bleu Klein et couronnés de fleurs aux couleurs violacées. Les pièces investies par les artistes révèlent de véritables mises en scène, ainsi la chambre de Catherine de Médicis, décorée par l’Italien Rudy Casati, souligne la vision sanguinaire de la reine : du rouge à foison encadre le lit à baldaquin, un travail de vitrail (photo)… Dans la Salle des gardes, c’est une déclinaison de variations de mauves signée du designer floral Pascal Mutel tandis que, dans une autre salle, le Belge Tomas de Bruyne s’est concentré sur la décoration de la table, préparée pour un repas de cérémonie : abondance de vaisselle dominée par une avalanche de branchages de roses luxuriantes.
Des ateliers de démonstration
La visite se termine par la vision spectaculaire d’un ensauvagement, celui du Salon Princesse, où aimait à se reposer la princesse de Broglie, dernière propriétaire privée, avec son époux, du château. Ici, la nature a repris le dessus, clin d’œil aux images d’animaux se promenant dans les rues pendant les périodes de confinement. Fougères, pousses de bouleau, le salon est envahi, comme si la nature était entrée par la fenêtre.
Ce week-end, des ateliers et démonstrations d’art floral par deux Meilleurs ouvriers de France seront proposés dans la salle de conférence, végétalisée par les apprentis de l’Ecole des Fleuristes de Paris qui ont travaillé les effets de lumière autour de réalisations en forme de gouttes d’eau.
Quand fleurir est un art
Domaine de Chaumont-sur-Loire, tél. 02 54 20 99 22. www.domaine-chaumont.fr Jusqu’au 12 octobre.
(photo Eric Sander)