La chanteuse donne un récital espiègle et délicat au charme entêtant
Elle est de retour, pour quelques représentations seulement, en attendant plus. La malicieuse soprano a l’art de concocter des spectacles rares et délicats, dans une veine humoristique et teintée de poésie. Au programme de ce dernier opus, en complicité avec Gérard Rauber, un cocktail éclectique de textes et de mélodies parfois oubliés ou méconnus. Accompagnée au piano par Damien Nédonchelle, fidèle partenaire à part entière dans la réussite du récital, la chanteuse alterne les couleurs, du classique à des textes ou airs plus légers, de la fantaisie à la tendresse, de l’humour à la mélancolie. Tout est parfaitement maitrisé dans ce concert aux faux semblants d’improvisation. Pas de temps mort entre les textes, ceux qui racontent une histoire sentimentale, comme l’émouvant Je vous ai reconnu, de François Morel, et d’autres plus enlevés (Dans ma baignoire, de Michel Rivegauche, Ô Casseroles, ô faussets de Julitte Noureddine).
Une palette riche en couleurs
Les vocalises ne font pas peur à la fine soprano qui convoque Rachmaninov ou l’air de Juliette de Gounod, ou encore le chant d’Anna d’après le 3ème concerto brandebourgeois de Bach revu par Victor Haïm. Soigneusement composé, sans temps mort, le tour de chant développe les gammes d’une palette riche en couleurs, avec en prime une improvisation au piano solo de Damien Nédonchelle ou une interprétation par la chanteuse d’un Ticket to ride très personnel. Toute en mouvements, l’interprète joue chaque texte comme un tableau, vive et drôle, spirituelle et tendre notamment quand elle interprète un texte de sa plume, A-t-on jamais. Un grand art de l’harmonie en toutes choses.
Anne Baquet chante au Poche * * *
Théâtre de Poche, 75 bd du Montparnasse, Paris 6e. Tél. 01 45 44 50 21. www.theatredepoche-montparnasse.com Samedi à 17 h, jusqu’au 3 janvier 2025.