Aux Bouffes du Nord, Daniel San Pedro met en scène un spectacle musical autour du grand poète espagnol
On est en juillet 1936, début de la guerre civile espagnole. Federico Garcia Lorca (1898-1936) décide de rentrer à Grenade. Un mois après, il est arrêté, et fusillé le lendemain à l’aube. A partir de la passion du poète pour la musique populaire, le flamenco et le gospel, Daniel San Pedro a imaginé et élaboré un « concert théâtral » autour de la poésie de Lorca sur une musique de Pascal Sangla. A travers six figures féminines issues de l’œuvre du poète, Lorca se dévoile et se raconte. Pour débuter, on assiste à l’enterrement de Bernarda Alba : lueur des bougies, parfums d’encens, procession, encensoir, couleurs de deuil… On est dans l’Espagne rurale aux lourdes traditions ancestrales. Bernarda morte et enterrée, ses filles _six caractères bien trempés_ laissent entrer un vent de liberté dans la maison. Mais en cet été 1936, l’Espagne bascule dans la guerre.
Voix parlées et chantées
Chanté en français, arabe et espagnol, le spectacle est interprété par un kaléidoscope d’interprètes venues d’horizons différents, six personnalités singulières : Aymeline Alix, Audrey Bonnet (interprète de Yerma mis en scène par San Pedro), Camélia Jordana, Estelle Meyer, Johanna Nizard, et la violoniste Liv Heym. Entre violence et sensualité, les comédiennes et chanteuses jouent de leur féminité (chevelures, tenues dévêtues, positions alanguies) dans une atmosphère de complicité, leurs personnages se cherchant chacune une voie, un avenir possible. Mais hormis quelques séquences inspirées (Johanna Nizard et le poème La femme adultère, un chant profond interprété par Camélia Jordana, un morceau jazzy par Audrey Bonnet), le spectacle s’éparpille et ne parvient pas à trouver son unité. Trop long, il se perd dans des méandres, délaisse la puissance poétique de celui qui l’a inspiré, la force révolutionnaire de la poésie est anesthésiée par trop de joliesse et de maniérismes.
Chanté en français, arabe et espagnol, le spectacle est interprété par un kaléidoscope d’interprètes venues d’horizons différents, six personnalités singulières : Aymeline Alix, Audrey Bonnet (interprète de Yerma mis en scène par San Pedro), Camélia Jordana, Estelle Meyer, Johanna Nizard, et la violoniste Liv Heym. Entre violence et sensualité, les comédiennes et chanteuses jouent de leur féminité (chevelures, tenues dévêtues, positions alanguies) dans une atmosphère de complicité, se cherchant chacune une voie, un avenir possible. Mais hormis quelques séquences inspirées (Johanna Nizard et le poème La femme adultère, une chanson interprétée par Camélia Jordana, un morceau jazzy par Audrey Bonnet), le spectacle s’éparpille et ne parvient pas à trouver son unité. Trop long, il se perd dans des méandres, délaisse la puissance poétique de celui qui l’a inspiré, la force révolutionnaire de la poésie est anesthésiée par trop de joliesse et de maniérismes.
Andando Lorca 1936 *
Théâtre des Bouffes du Nord, 37 bis, bd de la Chapelle, Paris 10e. Tél. 01 46 07 34 50. www.bouffesdunord.com Jusqu’au 12 février. Tournée en février : le 15, Argenteuil, le 16, Colombes, le 17, Cachan, le 22, Saint-Nazaire, le 24, La Roche-sur-Yon, le 26, Saint-Etienne du Rouvray. Le 7 juin au Festival d’Anjou.
(Photo Jean-Louis Fernandez)