Au Théâtre de la Cité Internationale, Cécile Feuillet et la compagnie Marée Basse embarquent sur un radeau
Le radeau est là, grandeur nature, échoué. De part et d’autre du rafiot précaire, le public est installé dans un dispositif bi-frontal, comme pour mieux se laisser embarquer. De quelles odyssées est revenue l’embarcation ? A quel naufrage a survécu l’équipage ? Mystères. Mais voilà que ses membres refont surface, qui sur le bord, qui sur le pont ou d’une caisse, ailleurs encore. Et le capitaine de faire l’état des lieux et d’essayer de rassembler ses troupes, pour un nouveau départ… A l’origine du spectacle de Cécile Feuillet, il y a un projet initié lors d’une résidence sur l‘île de Milos, en Grèce, et la construction d’un radeau à base de matériaux trouvés sur place. Il y a aussi, bien sûr, l’image du tableau de Géricault et l’aventure tragique du Radeau de la Méduse.
Le jeu clownesque
Peu bavard, le spectacle conçu et mis en scène par Cécile Feuillet avec la complicité de Pauline Marey-Semper fait preuve de fraicheur, d’originalité et ici ou là, de brefs éclairs de poésie. En l’état cependant, le spectacle reste incertain, comme son texte composé d’un étrange salmigondis, et fluctuant, à l’image de ses apprentis marins sans boussole, ne sachant vers quelle direction se diriger. Cette fragilité n’est pas dépourvue cependant de qualités, à commencer par le travail de scénographie de Franck Echantillon, Cécile Feuillet, Diane Mottis et Julien Puginier, et la lumière de Simon Fritschi. Affublées de guenilles, Anaïs Castéran, Cécile Feuillet, Jade Labeste, Pauline Marey-Semper, Alice Rahimi et Mathilde Weil sont autant de clowns qui sautent, chantent et dansent au bord du naufrage avant l’apparition d’une méduse géante, dans un effet très réussi.
Et puisque départir nous fault * *
Théâtre de la Cité Internationale, 17 bd Jourdan, Paris 14e. Tél. 01 85 53 53 85. www.theatredelacite.com Jusqu’au 26 novembre. A partir de 9 ans.
(Photo Christophe Raynaud de Lage)