Jamais traduites en français jusque là, on doit à Nicolas Struve, russophone, de découvrir cette correspondance qui éclaire la création de La Mouette, dont la première représentation, en 1896, fut en échec. Recrée en1898, elle rencontrera le succès au Théâtre d’Art de Moscou. A partir de fragments de la correspondance et d’extraits de La Mouette, Nicolas Struve a construit un spectacle où la vie passe, palpite et tressaille, comme dans le théâtre de Tchekhov. Les lettres sont pleines de vie, spontanées.
Mois : février 2020
Un spectacle autour de la figure de la grande Arletty, le pari peut paraître osé, il est agréablement relevé. Auteurs, metteure en scène et interprètes ont conjugué leurs multiples talents pour passer en revue la vie de la comédienne, disparue en 1992. Elodie Menant, coauteur avec Eric Bu, se coule dans cette personnalité hors du commun sans chercher l’imitation mais en lui imprimant un ton gouailleur. A ses côtés, Céline Espérin, Marc Pistolesi et Cédric Revollon, à la fois comédiens, danseurs et chanteurs, incarnent tous les autres personnages avec une précision remarquable. Ils sont excellents.
Pour sa deuxième collaboration avec la troupe de la Comédie-Française, Arnaud Desplechin a choisi de mettre en scène Angels in America, pièce emblématique de Tony Kushner sur le sida, dans une version scénique réduite. Traduite par Pierre Laville, elle garde sa lourdeur et relève aujourd’hui davantage du document d’époque sur les années sida dans l’Amérique des années Reagan. Beaucoup moins scandaleuse que lors de sa création, elle entremêle l’intime et le politique, le prosaïque et le merveilleux.
Les nouveaux directeurs du Théâtre 14, Edouard Chapot et Mathieu Touzé, accueillent dans la salle, entièrement reconfigurée, une première création : un texte de Sonia Chiambretto mis en scène par Anne Théron. A l’origine du texte, il y a les entretiens recueillis par la sociologue Sylvie Monchatre auprès de salariés de l’hôtellerie et de la restauration. Sonia Chambrietto s’en est inspiré pour écrire cette pièce où trois personnages occupent tour à tour différents emplois. Mis en scène par Anne Théron et chorégraphié par Claire Servant, le spectacle est découpé en saynètes visant à montrer le quotidien de ces personnels de service, et aussi leurs réflexions et aspirations.
C’est une histoire d’aujourd’hui entre deux jeunes femmes amoureuses, Katia et Justine, désireuses d’avoir un enfant. Mais l’idylle s’interrompt quand Justine disparaît mystérieusement, laissant Katia seule avec son enfant, une fille.Mais si Alexis Michalik (qui joue l’écrivain) voulait « faire rire et pleurer », il n’y réussit pas vraiment. Comme s’il ne voulait pas approfondir l’histoire d’amour, il ne donne pas suffisamment d’épaisseur à ses personnages, juste esquissés à gros traits.