Avignon, expositions

A la Maison Jean Vilar, des premières aux dernières années du Festival

Après deux ans de fermeture et d’importants travaux, la maison Jean Vilar a rouvert ses portes avec à l’affiche, pour la 76ème édition du Festival, trois nouvelles expositions. Aucune hiérarchie entre elles, toutes célèbrent l’amour du théâtre et sa beauté. Dans les salles du rez-de-chaussée, Infiniment (1) rend hommage à deux grandes figures du TNP : Gérard Philipe et Maria Casarès. Tous deux nés en 1922, ils ont été partenaires et amis, ils auraient cent ans aujourd’hui. De nombreuses photos intimes ou de films, de pièces, des affiches, des vitrines avec des correspondances, un espace Orphée pour elle, Le Petit Prince pour lui, la robe de Lady Macbeth, le costume et l’épée du Cid, l’aventure de la création des Epiphanies de Pichette, des années d’amitié et de travail sont exposées où vibre la passion du théâtre. Un très beau et émouvant parcours d’images et de voix avec pour fil conducteur de petites bibliothèques, jusqu’aux sous-sols de la Maison.   

Vilar encore et toujours

Pour continuer avec l’aventure du TNP, Ce soir, oui tous les soirs expose des notes de service du TNP entre 1951 et 1963, écrites par Jean Vilar et destinées aux membres de la troupe. Punaisées sur un tableau de service, chacun pouvait y lire les consignes et rappels à l’ordre, parfois sévères, sur la tenue, le jeu, etc. Des caisses de transport de costumes et de matériel rappellent les voyages, les tournées, et un montage sonore de notes lues par de jeunes comédiens accompagne la visite. Edifiant et vivifiant (2). En complément de cette exposition itinérante, Côté Jardin, Jean Vilar et Avignon, la promenade photographique au Jardin des Doms ouverte l’an dernier est prolongée jusqu’en novembre 2022 (4).

L’œil présent

Au premier étage de la Maison, une exposition consacrée à Christophe Raynaud de Lage, photographe et témoin du Festival, retrace les dernières années à travers les grands spectacles depuis 2005 (3). Au sol, une trajectoire de photos de pavés conduit à des maquettes, installations, images de moments forts d’un soir, d’une nuit.  « Chacune de mes images est un reflet de ce qui fut, un instant arrêté parmi beaucoup d’autres, mais qui s’offre comme un fragment incisif d’une immense fresque vivante, réinventée à chaque nouvelle édition. » Christophe Raynaud de Lage voit l’exposition comme une plongée dans la mémoire récente du Festival, suivant un parti pris subjectif et fragmentaire. A la fois mémoire vive, prétexte à découvertes, incitation à se remémorer, pour retenir des instants d’éternité. En cinq actes, le parcours traverse différents dispositifs scénographiques imaginés par Pierre-André Weitz, de l’ombre des lieux au défi de la Cour d’honneur et à la mécanique de l’invisible… Songes d’une nuit d’été faisant la part belle à l’image projetée, réminiscences de spectateurs, d’artistes et de techniciens, les plus beaux moments de théâtre de ces dernières années ressurgissent.

(1) Infiniment, Maria Casarès, Gérard Philipe – une évocation. Jusqu’au 30 avril 2023.

(2) Ce soir, oui tous les soirs. Jean Vilar, notes de service TNP 1951-1963. Jusqu’au 26 juillet.

3) L’œil présent, photographier le Festival d’Avignon. Jusqu’au 31 mars 2023.

(4) Côté Jardin, Jean Vilar et Avignon. Jusqu’en novembre 2022.

(Photographie de George Henri/ Bnf, Arts du spectacle)