L’interprétation est impeccable, réglée au cordeau par la chorégraphie de Damien Jalet. Adama Diop, Pascal Greggory, Frédéric Pierrot et Arthur Nauziciel (metteur en scène de la pièce) sont les quatre brutes primaires soumises à la violence de leurs désirs. Tout en laissant filtrer (ouf !) une pointe d’ironie et de distance.
Étiquette : tragédie
Parce que « Iphigénie, c’est un monde à l’arrêt », le directeur de l’Odéon a vu dans la pièce de Racine, une résonance avec le moment actuel. Inspirée à Racine par l’Iphigénie à Aulis d’Euripide, on y voit le roi Agamemnon contraint par les dieux de sacrifier sa fille Iphigénie pour que les vents se lèvent et que la flotte grecque puisse prendre la mer et gagner Troie, son objectif.
En liant Electre et Oreste (413 et 409 av. J.C.), le metteur en scène flamand traque la violence et accélère le thème de la radicalisation à travers la figure d’Electre, désireuse de venger son père, Agamemnon, assassiné à son retour de la guerre de Troie, par sa femme Clytemnestre et Egisthe, son amant. Après un exil de sept années, Oreste, le frère d’Electre, revient à Argos. Pour les deux enfants, la vengeance est en marche. Jusqu’au meurtre ultime, le matricide, accompli par Oreste.
Grande pièce sur le pouvoir, tragédie que Racine dit avoir « le plus travaillée », Britannicus fascine autant par son intrigue que par la qualité de ses vers, sa noirceur délivrée dans une langue à la pureté incandescente.
Spectacle choc du dernier Festival d’Avignon, une confrontation entre la représentation théâtrale et le réel. Dans cette première partie de la série « Histoire(s) du théâtre », Milo Rau, metteur en scène et directeur du Théâtre national de Gand, braque un coup de projecteur puissant et dérangeant sur la barbarie humaine, à travers la reconstitution d’un fait divers atroce : la torture et le meurtre de Ihsane Jarfi, un jeune homosexuel, en 2012, à Liège.