Seul contre tous, Thomas Stockmann, tel un lanceur d’alerte d’aujourd’hui, devient un bouc émissaire, découvre la versatilité de la foule, les lâchetés, les retournements et les pressions politiques. Qui est l’ennemi du peuple ? « La majorité a le pouvoir mais elle n’a pas raison », se défend le médecin.
Étiquette : politique
C’est une scène de L’Allemagne en automne, film collectif de 1977, à l’époque de la bande à Baader, rejouée ici, en rappel. Ce faisant, Falk Richter apostrophe l’Europe d’aujourd’hui, pointe les peurs, accuse les replis et dresse un état des lieux de nos démocraties, désolant. Son texte, écrit au jour le jour, en fonction de l’actualité, passe en revue Angela Merkel, « l’accueil » des réfugiés, les extrémismes, les violences commises à Cologne sur les femmes…
C’est sous l’impulsion de Stanislas Nordey que Édouard Louis (En finir avec Eddy belle gueule) a écrit Qui a tué mon père, mis en scène et joué par le directeur du TNS. Le rideau se lève sur l’espace ainsi décrit par l’auteur, vaste et vide, cerné par le triptyque photographique en noir et blanc d’un univers pavillonnaire. L’imposante scénographie d’Emmanuel Clolus laisse à la fois l’espace ouvert et clos, dessiné par les lumières de Stéphanie Daniel. Assis à une table, un fils est face à son père.
Derrière Kafka, Lupa se fait lanceur d’alerte sur la fragilité de nos démocraties. Court en filigrane, tout au long de la pièce, la corruption des fonctionnaires, l’absurdité des lois que l’on modifie dans le seul but d’obéir à la règle du changement, sans se soucier de l’individu.