Au Théâtre Antoine, Valérie Lemercier, Isabelle Gélinas et Patrick Catalifo dans une comédie de Brigitte Buc
Elles ne portent pas bien leur nom, les sœurs Bienaimé. Ce sont plutôt des sœurs fâchées, depuis que Pascale, la cadette, a quitté la maison familiale et abandonné Michèle, l’ainée, celle qui veillait sur elle quand elle était petite. Alors quand la première, devenue une citadine un peu évaporée, revient, en pleine crise existentielle, s’installer dans la bergerie laissée en héritage, elle espère trouver là un refuge et le réconfort. Mais Michèle, femme d’apparence solide, restée dans la maison familiale, n’a pas pardonné son départ et ne lui réserve pas un bon accueil. L’ami d’enfance, lui, toujours fidèle, et toujours amoureux, est prêt à tout pour rendre ce retour le plus agréable possible, et plus si affinités… Les deux sœurs vont-elles se réconcilier ?
Un trio affûté
A travers cette situation vaudevillesque, l’auteure surfe sur les liens familiaux, les rivalités sororales, les sentiments ambivalents, le poids de l’enfance, l’héritage et l’hérédité. Elle brocarde, au passage, la vision bobo parisienne de la ruralité et dresse un état des lieux de la vie à la campagne juste et piquant. Le comique de la pièce joue sur les caractères et les situations, au service des comédiens, un trio affûté qui assure. Après un démarrage un peu lent, l’intrigue trouve peu à peu son rythme, emballée par le trio d’interprètes qui donnent une dynamique et un semblant d’épaisseur à la minceur du texte. La comédie est sympathique et, à la fin, tout finira par s’arranger ! Le décor de Jean Haas est lumineux, ouvert sur une nature paisible et un ciel dégagé et l’interprétation parfaitement accordée de Valérie Lemercier, Isabelle Gélinas et Patrick Catalifo apporte le pétillement attendu.
Les sœurs Bienaimé * *
Théâtre Antoine, 14 bd de Strasbourg, Paris 10e. Tél. 01 42 08 77 71. www.theatre-antoine.com
(Photo Victor Tonelli)