Après sa création au Théâtre du Jeu de Paume à Aix-en-Provence, la mise en scène par Charles Tordjman du conte de Jean-Claude Grumberg est à l’affiche du Rond-Point
« Il était une fois, dans un grand bois, une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron… » Non, rien à voir avec Le petit Poucet : la forêt se trouve en Pologne, l’histoire se passe en février 1943, et elle est signée Jean-Claude Grumberg. Donc, cette histoire dont il écrit en épilogue que « rien n’est vrai » dit, à la manière d’un conte, la plus terrible des tragédies. Un jour, la pauvre bûcheronne en mal d’enfant récupère un bébé tombé d’un train, une petite fille. Elle va la nourrir, la protéger, l’aimer, lui consacrer sa vie. Ce texte riche d’évocation, d’une écriture limpide, fluide, se lit d’une traite. Comment le transposer à la scène ? Charles Tordjman, un fidèle de l’auteur Grumberg, y réussit superbement, tout d’abord en faisant appel à deux interprètes.
Une vieille machine à coudre
Sur le plateau, un assemblage de rails métalliques, labyrinthe de chemins hasardeux, et sur un côté, un minuscule piano et… une machine à coudre à l’ancienne d’où jaillit de temps à autre une décharge électrique. Cette machine à coudre, clin d’œil au métier de tailleur exercé par Grumberg dans sa jeunesse, dégage par ses éclairs foudroyants une force suggestive sidérante. Cette scénographie délicate et subtile, l’excellente interprétation d’Eugénie Anselin et de Philippe Fretun, les lumières de Christian Pinaud, la création sonore de Vicnet, tout concourt pour donner une aura supplémentaire au conte intemporel de Grumberg qui sait si bien manier le faux pour dire le vrai.
Sur le plateau, un assemblage de rails métalliques, labyrinthe de chemins hasardeux, et sur un côté, un minuscule piano et… une machine à coudre à l’ancienne d’où jaillit de temps à autre une décharge électrique. Cette machine à coudre, clin d’œil au métier de tailleur exercé par Grumberg dans sa jeunesse, dégage par ses éclairs foudroyants une force suggestive sidérante. Cette scénographie délicate et subtile, l’excellente interprétation d’Eugénie Anselin et de Philippe Fretun, les lumières de Christian Pinaud, la création sonore de Vicnet, tout concourt pour donner une aura supplémentaire au conte intemporel de Grumberg qui sait si bien manier le faux pour dire le vrai.
La plus précieuse des marchandises * * *
Théâtre du Rond-Point, 2 bis, av. Franklin D. Roosevelt, Paris 8e. Tél. 01 44 95 98 21. www.theatredurondpoint.fr Jusqu’au 17 octobre. Tournée : Théâtre national de Nice, du 17 au 20 novembre, Théâtre de la Colonne à Miramas, les 2 et 3 décembre, La Criée à Marseille, les 15 et 16 décembre.
(Photo Giovanni Cittadini Cesi)