Le fantôme d’Aziyadé est l’histoire d’un amour à travers le temps. Alors qu’il est officier de marine, de passage en Turquie, Pierre Loti est attiré par une jeune femme entrevue derrière les barreaux d’une demeure. Profondément séduit par l’intensité de son regard, il met tout en œuvre pour la rencontrer. Dans cette quête, ce besoin du passé, le texte se fait de plus en plus envoûtant, l’auteur approfondit le voyage intime, creuse sa mémoire, reconstitue les fragments du souvenir. En relation étroite avec le public, Xavier Gallais invite au pèlerinage dans l’espace géographique et dans le temps du passé, suscite des images, réveille les fantômes.
Formé par des jeunes filles de Gennevilliers, lycéennes, étudiantes ou travailleuses sans expérience de théâtre, ce chœur moderne est celui des Phéniciennes revues par Martin Crimp qui va faire ressurgir les grandes figures mythiques pour mieux interpeller le présent. Ce tissage de l’archaïque et du contemporain est singulièrement percutant qui montre des femmes regardant un monde d’hommes se détruire sous l’œil des dieux.
Créée le 15 septembre 2019 au Théâtre des Nations à Moscou, la mise en scène de Stéphane Braunschweig a inauguré le jeudi 16 janvier le festival Saisons Russes 2020, qui se déroule cette année en France, Dans cette pièce écrite en 1899 et sous-titrée Scènes de vie à la campagne. Tchekhov se fait visionnaire en matière d’écologie, une dimension soulignée dans la mise en scène du directeur de l’Odéon.
Caryl Churchill, 81 ans, est une figure majeure de la scène britannique. Dramaturge engagée et militante, son théâtre explore les thèmes politiques actuels, comme dans Escaped alone, titre original de la pièce traduite par Elisabeth Angel-Perez et mise en scène par Marc Paquien. Rien de surligné dans la mise en scène sobre et précise qui fait entendre cette « comédie de fin du monde » dans toute son étrangeté et sa vigueur. Le quatuor est exceptionnel : Charlotte Clamens, Danièle Lebrun (de la Comédie-Française), Geneviève Mnich, et Dominique Valadié, quatre comédiennes rares à applaudir sans réserve
Parvenus à l’âge de la retraite, ces « chibanis » (vieux, en arabe) sont restés là, perdus dans le maquis administratif des papiers, dignes mais « invisibles », « chacun tout seul, chacun dans sa chambre ». De nombreux témoignages ont nourri la pièce de Nasser Ndjemaï, qui ne prétend pas faire du théâtre documentaire. Tout transpire pourtant l’authenticité,
A partir des 1 300 pièces issues du fonds des textiles de la grande créatrice Lee Young-hee (1936-2018), le Musée lui consacre une rétrospective retraçant le parcours de cette ambassadrice du hanbok, le costume traditionnel de la Corée, composé d’une veste associée à une jupe pour les femmes ou un pantalon pour les hommes. Son travail de « recréation » poursuit un double objectif de beauté et de fidélité historique dans le choix des matériaux, des techniques, couleurs et motifs.
Entre 1987 et 1989, après le succès remporté par L’Amant, l’écrivain a accordé une série d’interviews à Leopoldina Pallotta della Torre, journaliste à La Stampa. Publié en langue italienne, ce dialogue avait disparu avant d’être traduit par René de Ceccatty et édité en français il y a quelques années. Au cours de ces entretiens, Duras se livre longuement sur sa vie, son rapport à la politique, à l’écriture, son œuvre, ses amours, son addiction à l’alcool. En étroite connivence, Fanny Ardant se glisse dans le personnage, laisse passer un goût de la liberté, un amour de la vie concrète, une sensualité, une impertinence vivifiante,
Ecrite et mise en scène par Christine Montalbetti pour cinq acteurs de la troupe –Claude Mathieu, Anna Cervinka, Hervé Pierre, Bakary Sangaré et Pierre-Louis Calixte-, cette Conférence des objets fait entendre les voix intérieures de ces objets, utilitaires ou décoratifs, qui accompagnent notre quotidien, leur donnent des sentiments humains. Souvent ignorés, méprisés, oubliés, que font-ils dès que nous avons le dos tourné ?
Homme obsédé de jalousie (Fou ?) couple négociant ses rapports conjugaux (Au bord du lit), le désir, l’amour, le poids des conventions, circulent tout au long du moment judicieusement composé par Marie-Louise Bischofberger sur un choix de nouvelles de Guy de Maupassant.La clarté du style de Maupassant, son écriture au service d’instants de vie, teintés de noirceur, souvent cruels, durs, parfois ironiques, ressortent avec une acuité singulière dans cette atmosphère de café, la puissance et le secret des récits y trouvant un nouvel éclat.
Dans la scénographie d’Eric Ruf, et avec les costumes de Christian Lacroix, le succès était au rendez-vous. Le spectacle, drôle et raffiné, léger et élégant, brillait de tous ses charmes, avec des interprètes alliant les talents de chanteurs et de comédiens, sous la direction musicale de Louis Langrée