Bijoux de scène de la Comédie-Française

A l’Hôtel de Mercy-Argenteau, l’Ecole des Arts Joailliers accueille une exposition consacrée aux bijoux de scène de la Maison de Molière

Sur les Grands Boulevards, quartier des théâtres, l’hôtel de Mercy-Argenteau nouvellement investi par l’Ecole des Arts Joailliers consacre sa première exposition aux bijoux de scène de la Comédie-Française. Les somptueux décors classés de la demeure du XVIIIe siècle, ornés de riches boiseries et de stucs flamboyants sont un cadre idéal pour accueillir les parures, accessoires et bijoux portés par les grands noms de la Maison de Molière. Agathe Sanjuan, ancienne directrice de la bibliothèque-musée de la Comédie-Française, commissaire de l’exposition, rappelle que les parures que portaient les acteurs et actrices de la célèbre maison provenaient, majoritairement de leur cassette personnelle, comme souvent les vêtements, de leur garde-robe. Parfois, celles-ci n’étaient pas en rapport avec l’action…  Les bijoux ayant une fonction avec l’intrigue, considérés comme des accessoires, étaient fournis par le théatre, ils seront conservés à partir du XIXe siècle. A l’instar des comédiens, les bijoux, sur scène, « jouent ». Fabriqués en matériaux factices, destinés à l’illusion, la technique utilisée est néanmoins digne de la haute joaillerie.

Les bijoux de Rachel et de la grande Sarah

Restaurés par l’Ecole des Arts Joailliers, analysés, parfois recomposés, les parures et bijoux exposés témoignent de la vie théâtrale des derniers siècles passés, ainsi ces couronnes de lauriers en cuivre portées par les plus grands comédiens, dont celle offerte par Napoléon à Talma, ces diadèmes de perles d’imitation ou couronnes de faux diamants… Faux bijoux mais vrais trésors par l’aura de celles et ceux qui les ont portés, souvent confectionnés par des artistes restés anonymes, hormis ceux commandés, à titre personnel, par Sarah Bernhardt à de grands joailliers, ils ont traversé le temps. Entre les vitrines réservées aux accessoires et bijoux, des portraits d’acteurs, des registres d’objets complètent le parcours de l’exposition dont les échos sonores renvoient des bribes de comédie, comme un extrait d’un classique de Feydeau ou d’une tragédie racinienne. Parmi les grandes figures, la plus émouvante est sans conteste celle de la jeune Rachel, la plus imposante celle de Sarah Bernhardt, premier monstre sacré. Au côté de leurs pairs, elles retrouvent ici les feux de la rampe.

Bijoux de scène de la Comédie-Française

Hôtel de Mercy-Argenteau, 16 bis, bd Montmartre, Paris 9e. www.lecolevancleefarpels.com Entrée gratuite sur réservation. Jusqu’au 13 octobre.

(photo Benjamin Chelly)

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