Ce samedi 14 novembre, Arte Concert et France Musique diffuseront en direct l’opéra de Rameau dirigé par Raphaël Pichon et mis en scène par Jeanne Candel. Avec Reinoud van Mechelen et Elsa Benoit dans les rôles titres et le chœur et l’orchestre Pygmalion.
La salle fermée, les représentations annulées, Emmanuel Demarcy-Mota, directeur du théâtre, a décidé de tout faire «pour qu’une lumière reste allumée dans le théâtre, que les artistes, techniciens puissent continuer à répéter, que le lien soit préservé avec le public. Pour empêcher chacun de sombrer dans l’isolement et le silence. »
L’interprétation est impeccable, réglée au cordeau par la chorégraphie de Damien Jalet. Adama Diop, Pascal Greggory, Frédéric Pierrot et Arthur Nauziciel (metteur en scène de la pièce) sont les quatre brutes primaires soumises à la violence de leurs désirs. Tout en laissant filtrer (ouf !) une pointe d’ironie et de distance.
Suivant l’ouvrage de Peter Szendy, Ecoute : une histoire de nos oreilles, l’auteur du spectacle Mathieu Bauer, avec la collaboration de Sylvain Cartigny, explore, de questionnement en questionnement, le monde du son, l’histoire de la musique, et la qualité, l’intensité de l’écoute.
Alors qu’il travaillait sur Le Mystère de la charité de Jeanne d’Arc, de Péguy, Frédéric Fisbach, voit, comme tant d’autres, son travail mis à l’arrêt par le confinement. Il repense alors son projet et y intègre la projection d’un possible futur.
Pour effectuer ce travail « depuis la mémoire française » et cette remontée dans l’Histoire, Margaux Eskenazi et Alice Carré ont rencontré des historiens, des sociologues, des artistes algériens et recueilli des témoignages de personnes ayant vécu la guerre ou hérité de sa mémoire.
A partir de cinq grandes plaidoiries entrées dans les annales judiciaires, et reconstituées par le journaliste Matthieu Aron, Richard Berry et son metteur en scène Eric Théobald créent un matériau dramatique passionnant. Sur scène, deux pupitres. Une voix off annonce que l’audience va reprendre, on entend les brouhahas de l’assistance. Le comédien entre, enfile la robe d’avocat.
C’est donc une redécouverte que propose pour quelques soirs le Théâtre de l’Athénée avec la mise en scène de Benoit Bénichou de l’opéra baroque Crésus, sous la direction musicale de Johannes Pramsohler.
Ici, le grand inquisiteur n’est pas seul, mais se voit rejoint par des personnages politiques actuels ou du siècle dernier, et la quête de Dieu vire au grotesque.
Parce que « Iphigénie, c’est un monde à l’arrêt », le directeur de l’Odéon a vu dans la pièce de Racine, une résonance avec le moment actuel. Inspirée à Racine par l’Iphigénie à Aulis d’Euripide, on y voit le roi Agamemnon contraint par les dieux de sacrifier sa fille Iphigénie pour que les vents se lèvent et que la flotte grecque puisse prendre la mer et gagner Troie, son objectif.