Jacques Bonnaffé reprend son allocation poétique créée il y a plus de dix ans dans une version agrémentée de nouveaux textes de Jean-Pierre Verheggen
« Ce que j’ai à dire, je le dirai. » Et comment ! Foin de la langue de bois politique, place à une écriture à nulle autre pareille, charpentée, drue, explosée d’humour. « Honoris causa » ? « C’est la faute à la nourrice. » « Inch Allah » ? « Mon chat est musulman. » Et ainsi de suite. Car la question n’est pas : mais où est donc ornicar ? mais où est d’Ormesson ? Truculente, triviale, musclée, la poésie de Jean-Pierre Verheggen triture et malaxe la langue comme une nourriture roborative. Sportif, le rythme que s’impose Jacques Bonnaffé donne une dynamique au texte déjà fort en chair et en gueule. Plus qu’un tour de force, ce récital hors normes, vertigineux, est un éclat de rire subversif, un appel d’air du Nord décoiffant. Il ne faut surtout pas s’en priver.
(lejdd.fr 7 décembre 2007)
L’Oral et Hardi * * *
Théâtre de la Bastille, 76 rue de la Roquette, Paris 11e. Tél. 01 43 57 42 14. www.theatre-bastille.com Du 1er au 24 juin.
(Photo Huma Rosentalski)