Soirée inhabituelle au Théâtre du Châtelet qui accueillait les artistes nommés aux Molières assis ça et là, par groupes disséminés dans la salle, sur les fauteuils d’orchestre. La cérémonie, enregistrée sur plusieurs jours, et diffusée sur France 2 en début de soirée le 23 juin, accusait le manque de présence du public, mais la ferveur était là, partagée par tous les acteurs du spectacle vivant, avec l’espoir en ligne de mire. Au fil de joyeuses réminiscences de cérémonies des années précédentes, les remises des récompenses et leur réception par les lauréats ont été prestement menées. D’entrée, le magnifique Niels Arestrup s’est vu remettre (enfin !) le Molière du meilleur comédien en théâtre privé, pour son interprétation dans Rouge, de John Logan, une évocation du peintre Rothko, jouée au Théâtre Montparnasse. Consécration pour le théâtre de la rue de la Gaité, qui voyait couronnés, plus tard dans la soirée, deux autres spectacles joués dans sa petite salle : Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ? mis en scène par Johanna Boyé (meilleur spectacle musical et révélation féminine pour Elodie Menant, l’interprète du rôle titre) et Marie des poules, histoire saisissante de la gouvernante de George Sand de Gérard Savoisien, mis en scène par Arnaud Denis (Molière du théâtre privé et meilleure comédienne pour Béatrice Agenin).
Trios de récompenses et un grand oublié
En théâtre public, certains spectacles trustent les récompenses : Electre des bas-fonds de Simon Abkarian (Molières du théâtre public, de l’auteur francophone vivant, du metteur en scène), joué au Théâtre du Soleil, et le très remarqué La Mouche (Molière de la création visuelle, de la comédienne pour Christine Murillo, du comédien pour Christian Hecq), joué aux Bouffes du Nord. En attendant la reprise de la tournée interrompue… Avec Une histoire d’amour, Alexis Michalik reçoit le Molière du metteur en scène d’un spectacle en théâtre privé. Jouée à La Scala, sa pièce y sera reprise. Dominique Blanc, dans Angels in America, Jean Franco, dans Plus haut que le ciel, sont les meilleurs seconds rôles et Brice Hillairet est la révélation masculine dans La Souricière, d’Agatha Christie. Alex Lutz reçoit le Molière de l’humour et le seul en scène revient à Monsieur X, avec Pierre Richard, mis en scène par Mathilda May au Théâtre de l’Atelier. Un palmarès où l’on aurait aimer voir figurer Contes et légendes de Joël Pommerat.
. Palmarès complet www.lesmolieres.com
(Photo J. Stey)