Valère Novarina écrit comme il peint, par jaillissements de la pensée, du geste. Il prend l’écriture, comme la peinture, à bras le corps et travaille les variations comme des gammes. C’est ainsi que l’on retrouve dans L’animal imaginaire des échos de certains de ses écrits antérieurs comme Le Vivier des noms, ou encore La lutte des morts. Car l’auteur insatiable cultive, comme dans un jardin, mais dans une cave, un « vivier de noms » soigneusement comptabilisés.
Mois : septembre 2019
L’aventure entamée en 2016 se poursuit, la tâche n’est pas terminée pour le duo qui a entrepris d’examiner « un à un tous les mots de notre langue maternelle, de l’explorer comme s’il s’agissait d’une langue étrangère ». Certes, tout ce qu’ils disent, nous le savons déjà (et de faire défiler l’antienne sur une bande lumineuse), mais à les entendre se disputer le « je », on entre vite dans leur jeu. Car « sitôt que je m’y trouve, ailleurs devient ici. »
A Limoges, les Zébrures d’automne démarrent le 25 septembre avec des spectacles venus de tous…
Deux couples sont sur le plateau, un belge, un portugais, se succèdent en scènes de rupture, dans des temps, des espaces différents : Jolente et Frank, à Anvers, Isabel et Pedro, à Lisbonne. Jolente de Keersmaeker porte une longue jupe rouge à volants, digne de l’héroïne tragique, dont elle se défait rapidement. Les situations, les paroles prononcées rencontrent les mots du roman. Le spectacle croise le semblant de réel des couples de théâtre et la fiction romanesque de Tolstoï.
Centrée sur l’image de l’actrice, réalisée en collaboration avec le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia et en partenariat avec le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir, l’exposition revient, à partir d’un ensemble d’œuvres, de films et de documents, sur l’histoire culturelle et visuelle du féminisme en France à travers notamment le regard de Delphine Seyrig (1932-1990).
Fleuron de la culture russe, le Théâtre Vakhtangov est né en 1920, fondé par Evgeny Vakhtangov, un disciple dissident du célèbre Konstantin Stanislavski, dans un hôtel particulier du XIXe siècle au cœur du Moscou historique. Depuis 2007, cette institution a trouvé un nouvel essor, sous la direction artistique de Rimas Tuminas, metteur en scène lituanien.
Devenu Centre national d’art et essai, le Lucernaire est repris en 2004 par les éditions l’Harmattan, il abrite trois salles de théâtre, trois salles de cinéma, une librairie, une galerie, une école d’art dramatique, un bar et un restaurant. Vivier de création apprécié des amateurs de théâtre, le lieu où rôde toujours la présence de Laurent Terzieff, attire chaque année de nombreux spectateurs (135 000 la saison dernière).
Munis d’un casque HF, les spectateurs réunis dans le Hall Saint-Martin de la Gare de l’Est sont prêts pour partir à l’aventure, dans les pas du conteur Abbi Patrix. Où est-il ? Le voici qui les interpelle, du haut d’une galerie. Attention, vous êtes prévenus : ce que l’on entend n’est pas ce que l’on voit. Et Patrix de se mettre dans la peau de Peer Gynt, le héros d’Ibsen, menteur invétéré à la recherche de sa propre identité («être soi-même » revient comme un leitmotiv), de l’amour de Solveig et de trolls.
Le style narratif du début acquiert au fil du récit une dramaturgie, une théâtralité soulignée par l’adaptation de Joël Jouanneau et Sandrine Lanno. Les spectateurs se trouvent tantôt dans la position des élèves tantôt faisant partie des membres de la commission d’enquête. L’analyse de l’incident, poussée dans ses extrêmes par le censeur Saint-Exupéry, vire au comique, à l’absurde, au tragique.
La question de l’art contemporain n’est pour Reza qu’un prétexte habile pour observer avec acuité et une certaine ironie les relations des trois hommes, leur malaise, leur désarroi. Comme chez Nathalie Sarraute, la question de la fragilité de l’amitié, de sa déconstruction est fascinante.